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Il est des paysages qui nous font
Il est des amitiés qui nous lient
Il est des camaraderies
Il est un Amour folie
Il est le chant des oiseaux
Et des histoires horizons
Il est des temps qu’on conjugue
Pour toucher l’infini
Il est des révoltes et des cris
Il est des rêves utopies
Il est des fleurs printemps
Il est temps des cerises
Il est des jours nouveaux
Pour des bourgeons futurs
Il est un jardin souvenirs
Aux milles visages, aux milles voix
Un tableau dessiné pour nos éternités
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Le temps coule ici
Comme l’eau de pluie
Entre les interstices
Du port des mélancolies
Et le bateau vieillissant
Poursuit sous les étoiles
La route des lendemains
En laissant derrière soi
Milles souvenirs, je crois
Sous ces astres luisants
Je me souviens du temps
Où fleurissaient, bourgeons,
Au silence des campagnes
Les rêves d’un garçon
Les grandeurs océanes
Au milieu de la nuit
Sans un mot, sans un bruit
Fleur de l’ombre poussant
Où les photos jaunissent
Les sabliers du temps
S’écoulent, inéluctables
Laissant l’or impalpable
Recouvrir, oui, nos traces
Rêvons
Mes amis, ce soir rêvons,
De mille rêves, de mille vies
Rêvons de mille poèmes
De mille feux
Le rêve est notre espoir
Le rêve est notre voie
De mille chemins, de mille lieux
Sur le quai d’une gare, sur le pont d’un bateau…
…Ivre de soi, rien que de soi
Pour le souffle nouveau
Pour un chemin de croix
Pour un futur plus beau…
29 hivers, 29 printemps…
C’est au bord d’un ruisseau, là où file le temps
Le flot de la vie, l’écoulement de ma vie.
29 hivers, 29 printemps, entre l’obscure et le clair
Tu sais mon ami, il paraît que l’on remonte rarement le cours de l’eau.
On avance, on oublie, on construit, puis la mémoire, ah la mémoire…
Tant de souvenirs, de visages, de sourires.
On se dit qu’on a la vie devant nous
Alors pourquoi ne pas regarder un instant en arrière ?
Je me souviens de ce gamin de 6 ans rêveur qui avait la soif du monde et qui construisait des châteaux en papier en classe…
« Je serai roi » me disais-je et puis « j’aurai une princesse »
Roi du monde, tout les deux, pour conquérir l’horizon, notre horizon.
Je me souviens de cette enfant né du béton pour fleurir campagne.
L’odeur des champs de blé sous la pluie, les rêves éveillés sous la voûte étoilée…
Tu sais mon ami la beauté n’est qu’une question d’angle ; regarde… regarde encore et tu la trouveras…
Les souvenirs
Les souvenirs sont comme la houle. Ils viennent, frappent avec violence, et s’en vont l’instant d’après. Ils laissent trace, celles qui creusent les sillons et qui font sable la carapace épaisse, le cuir tanné par le temps. Mais nul roc ne résiste aux assauts des océans. Ces océans, ces moments qui laissent trace. Le plus solide s’effrite pour donner grains de sable, et la liqueur s’engouffre dans les profondeurs à faire mouiller les terres arides. Puis la vague se retire jusqu’au prochain assaut. Cet instant de répit, dans l’éphémère fragile attendant le prochain coup. Celui qui produira sable qui recouvrira les précédents sillons, les précédentes traces. Mais elles ne s’effacent pas les traces, elles s’enfouissent dans les profondeurs sous les assauts des vagues.
C’est là, au profond de ces milliers de grains qu’un jour viendra tu découvriras la clé de cet autre que toi sans jamais la toucher.
Les mots
Les mots sont des bateaux. Il nous transportent de port en port, de rivage en rivage, de peinture en tableau. Ils font le lien. Ils sont le lien… Ils sont l’interface avec le monde qui nous entoure. Ils sont le pont avec l’autre.
Ils donnent sens à notre réalité et à nos rêves. Ils leur offrent l’existence…
C’est la beauté, notre beauté.
Et dans tout ça, y a toi, y a moi. Et de nos rêves qu’avons-nous fait ?
Vendre des mots, les travestir, pour le bon mot, pour le bon temps,
De l’éphémère en permanence et des mémoires à la potence.
Mais dans le lointain, sur les chemins, y a la lumière des idéaux. Cette petite flamme qui nous attend fera rimer Monde avec le Beau. C’est un projet, de rime en rime, de pierre en pierre. L’inconnu du chemin courbe quittant ligne droite.
C’est le grand voyage.
Les mots sont des bateaux…
Premier pas…
Mon ami, mon amie,
Bienvenue dans ce modeste endroit. Les chemins du monde-machine t’ont conduit ici, mais tout est à faire. Tu découvriras en faisant le chemin. Pierre après pierre. Paysage après paysage. Sois patient mon ami… et tu verras le tableau.